samedi 12 juin 2010

116 - Les "encombrants" de la politique

Dans Le Soir de ce samedi 12 juin est publiée une "Lettre à nos citoyens qui en ont marre". Elle est signée par une centaine de personnalités belges de tous horizons : culturel, sportif, scientifique, monde de l'entreprise, du cinéma, de la recherche, du journalisme, ...

Parmi les signataires on dénombre Adrien Joveneau, Corinne Boulangier, Deborah François, Jaco Van Dormael, Enzo Scifo, Marka, Pierre Kroll, et tant d'autres ! Que disent-ils ?

"... Nous avons tous finalement décidé d'aller voter dimanche prochain... Fondamentalement, nous pensons que l'abstention n'est pas la meilleure manière d'exprimer notre "ras-le-bol" dans un contexte où se joue le sort de la Belgique...Qu'on le veuille ou non, ce sont les élus qui vont s'occuper de nos problèmes fondamentaux et nous n'avons pas envie de laisser d'autres choisir pour nous ceux qui demain dirigeront le pays !"

Je partage cet avis, même si je ne peux m'empêcher d'interroger certaines pratiques que j'appelle "les encombrants de la politique".

Le mot est très explicite : il s'agit de pratiques qu'il faut évacuer parce qu'elles encombrent. Un peu à l'image des "fonds de grenier" dont on doit se débarrasser afin d'y voir plus clair. Trois exemples.

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  • Placer sur une liste des candidats dont on sait à l'avance qu'ils ne siègeront pas s'ils sont élus
--> C'est évidemment tentant de faire appel à de "grosses cylindrées" pour gonfler un score électoral. Tous les partis font de même. La seule façon d'empêcher cela est de légiférer : obliger un candidat de siéger là où il est élu en dernier lieu !
  • Faire appel à des candidats "attrape-voix" : ils n'ont pas de réel projet politique, mais bénéficient d'un capital sympathie ou d'un réseau intéressant
--> C'est réduire l'électeur à quelqu'un qui doit être séduit pour un joli minois, ou par d'autres artifices. Et quand ces personnes sont élues ... on se plaint de l'incompétence de certains représentants politiques !
  • Pratiquer la langue de bois : parler pour ne rien dire, répondre sans aborder aborder le cœur de la question, tourner autour du pot de peur de dire quelque chose de déplaisant
--> L'art de la communication prime aujourd'hui sur le contenu du message. La séduction l'emporte sur la réflexion ! "L'image a remplacé le message" dira Philippe Maystadt.

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“ Quand j’étais ministre, la politique, c’était encore des idées. Je passais énormément de temps à expliquer, à persuader, à convaincre pourquoi, par exemple, il fallait absolument assainir les finances publiques, réduire le poids de la dette, pourquoi les critères de Maastricht n’étaient pas une imposition de l’extérieur mais une nécessité intérieure.
Pratiquement tous les soirs, j’allais expliquer cela, parfois dans des petites salles. Aujourd’hui, tout est différent. Dans l’univers hypermédiatisé, les hommes et les femmes politiques doivent toucher, émouvoir, faire impression, attirer la sympathie.
Avant, la politique, c’était surtout un débat. Aujourd’hui, c’est devenu, me semble-t-il, une sorte de beauty contest, de concours de beauté… ! ”

Philippe Maystadt admet pourtant qu’il y a des exceptions. Dont Herman Van Rompuy !

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Pour conclure (provisoirement) je me risque à un parallélisme un peu dure :

Soucieuse de limiter la production de déchets et d'inciter au tri sélectif, la Région wallonne impose aux communes une taxe sur les déchets qui applique le principe du pollueur / payeur.

Exerçons notre droit de vote pour favoriser le tri sélectif, taxer les pollueurs, et évacuer les encombrants !

L'image est forte, j'en conviens, mais elle dit bien ce qu'elle veut dire !

Exerçons notre droit de vote pour soutenir des projets cohérents et choisir des personnes responsables, capables de les porter !

A bientôt. Et ... bon vote !


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