mercredi 30 décembre 2009

Argent et mandats politiques

La personne qui s'engage en politique sur le plan communal ne le fait évidemment pas dans l'intention de s'enrichir via son mandat. Elle est motivée par le désir de contribuer au mieux-être de ses concitoyens et d'apporter sa pierre à l'édifice. Il s'agit d'un choix personnel fondé sur des convictions et des valeurs.

Certains mandats sont bénévoles, d'autres sont rémunérés. C'est logique. Un bourgmestre, un échevin ou un président de CPAS qui consacre chaque semaine un nombre important d'heures à l'exercice de son mandat doit être soutenu financièrement. C'est indispensable.

Le "simple" conseiller communal mérite également son jeton de présence. La hauteur de ces "émoluments" est prévu par le Code de la Démocratie locale.

Ainsi, à Montigny-le-Tilleul le jeton de présence d'un "simple" conseiller s'élève à 75 € par séance. Ce montant doit évidemment faire l'objet d'une déclaration fiscale et est donc imposé. Il y a en principe 10 séances sur l'année. En fin d'année il reste au conseiller un petit 400 € en main. Ce montant ne lui permet pas de couvrir les frais qu'entraine sa participation aux manifestations publiques et associatives...

Le débat autour de la gestion de l'ICDI m'a permis de découvrir le montant des émoluments mensuels des membres du Comité de gestion : 947 € pour un "simple" membre, 1184 € pour le vice-président et 1579 € pour le Président ! Le nombre de réunions auxquelles ils participent est de 4 par mois.

Je ne remets évidemment pas en cause la qualité du travail des membres d'un comité de gestion. Il n'empêche : les montants en question ne sont pas anodins ... Je ne suis dès lors plus étonné par le fait que ces postes sont très recherchés. Et que la récente réforme des intercommunales a eu bien du mal à se concrétiser.

Diable ! 947 € c'est plus que le revenu d'intégration d'un allocataire social. Et 1579 € par mois c'est le salaire mensuel d'un enseignant débutant.

J'ai fait cette remarque lors du dernier conseil communal. Un membre de la majorité m'a répondu qu'il n'y avait pas de comparaison entre les responsabilités d'un enseignant et celle du président du comité de gestion d'une intercommunale. Les enseignants apprécieront ...



Dans un autre registre, le Code de la démocratie locale prévoit un jeton de présence lorsqu'un conseiller assiste à la réunion d'une Commission communale. A Montigny-le-Tilleul il y a une seule Commission officielle : la Commission des finances. Tous les conseillers communaux en font partie. Le jeton de présence a été aligné sur le montant minimum fixé par le Code de la démocratie locale : 35 € !

Chaque fois qu'un budget communal est présenté ou modifié il fait l'objet d'une analyse technique préalable en commission. Dans notre commune la commission se réunit en moyenne 3 fois par an.

Au total une centaine d'euros pour une dizaine d'heures de travail préparatoire et de participation effective aux réunions : avouez que ce n'est pas cher payé.


Si je parle de tout cela c'est en repensant au Conseil communal du 14 mai de cette année. Ce jour-là j'ai exigé le respect de la loi : l'octroi d'un jeton de présence pour la Commission des Finances.

Fâchée, la Bourgmestre m'a dit : "On ne fait pas de la politique pour de l'argent". Rejointe en chœur par l'ensemble des conseillers de la majorité et de l'opposition. Tous ont affirmé qu'ils renonceraient officiellement à cette "rémunération".

Facile à dire. Sachez en effet qu'une bonne partie de ces personnes est administrateur ou membre d'un comité de gestion dans une intercommunale ou dans une société de logement. Ou dans les deux.

Un petit tour sur le site "Cumuleo.be" est éclairant !

A l'année prochaine. Bon réveillon.

samedi 26 décembre 2009

Politique et communication à propos de l'ICDI


Les questions relatives à la gestion de l'ICDI sont actuellement au top de l'actualité politique à Montigny-le-Tilleul. Petit rétroacte pour ceux qui n'auraient pas suivi le dossier de près.

Conseil communal du 19 novembre 2009

A l'ordre du jour figure le vote du
"taux de couverture en matière de déchets des ménages". Ce taux sera de 85,13 % pour 2010, alors qu'il était de plus de 95% en 2008 et 2009. Aucune information sur la question, aucune explication spontanée. Aucune question n'émane des rangs du PS. On s'apprête à voter ce point, sans plus.

J'interviens alors longuement pour faire part de mon étonnement et de mes questions :

  • Comment explique-t-on que le taux de couverture passe brusquement de 95% en 2008 à 85% en 2010?
  • Comment se fait-il que la gestion des déchets coûte proportionnellement plus cher à Montigny-le-Tilleul qu'ailleurs, alors que nous figurons parmi les meilleurs élèves de la zone ICDI ? Nous trions mieux et nous produisons moins d'ordures ménagers !
  • Notre taxe "Déchets" est parmi les plus élevées de la zone ICDI. Si avec ce montant nous ne couvrons que 85 % des coûts, que ferons-nous en 2011 lorsque nous devrons couvrir 90% du coût ? Et en 2012 95% ? Nous devrons augmenter la taxe !
S'en suit un long et intéressant débat entre Véronique Cornet et moi. On y apprend que le Collège se pose les mêmes questions que moi, qu'il fait la même analyse que moi, et qu'il compte interpeller l'ICDI à ce sujet.

Ma grande interrogation : pourquoi ne pas l'avoir annoncé d'entrée de jeu ? Pourquoi Véronique Cornet et Anne-Marie Corbisier n'expliquent-elles pas le dossier ? Ont-elles quelque chose à cacher ? Préparent-elles un coup politique ? Ou médiatique ? Ce dossier suscite manifestement le malaise au sein du Collège ...


Un contact avec la presse

Estimant que ce dossier doit être porté à la connaissance des citoyens, je prends l'initiative de contacter un journaliste quelques jours après la réunion du Conseil. Ce journaliste trouve le sujet important et prend à son tour contact avec Véronique Cornet.

Les 26 et 27 novembre deux articles paraissent dans Le Soir et La Nouvelle Gazette. Ils sont intitulés : "Il faut respecter le principe du pollueur payeur" et "L'ICDI pénalise les bons élèves : le "J'accuse" de Véronique Cornet".

La bourgmestre y annonce qu'elle a interpellé l'ICDI et le Ministre Henry.

"À défaut de réponse, le collège demandera au ministre de s’intéresser de plus près à la gestion de l’intercommunale et à s’assurer que le décret est parfaitement respecté. » La députée-bourgmestre n’exclut pas d’aller jusqu’à examiner la désaffiliation de l’ICDI afin de « confier les collectes et le traitement à un nouvel opérateur. Qui pourrait être privé », lâche-t-elle.


Un langage fort, vous en conviendrez...


Conseil communal du 17 décembre 2009

Nous sommes invités à voter une motion relative à la "Clef de répartition des coûts d'exploitation entre associés" et à refuser de voter l'ordre du jour de la prochaine assemblée générale de l'ICDI. Une première à Montigny. Cette motion est votée à l'unanimité.

Un initiative forte, vous en conviendrez...

Mais une grande différence avec le Conseil communal précédent : cette fois le sujet est introduit. La Commune a écrit par deux fois au président du Comité de gestion de l'Intercommunale en lui posant pas moins que 20 questions pertinentes et incisives.

Certaines réponses sont déjà parvenues au Collège, d'autres seront fournies lors d'une réunion spéciale au cours du mois de janvier. Les choses bougent. Je soutiens les initiatives du Collège à 200%.

Mais ... il y a un mais !


Faites ce que je dis, pas ce que je fais

En introduction du point, Véronique Cornet fait part de son mécontentement suite à mon initiative à l'égard de la presse. L'article aurait contribué à "mettre le feu" dans les rapports entre l'ICDI et la Commune. Le Collège aurait dû déployer des trésors de diplomatie pour apaiser le Comité de gestion et rassurer les gestionnaires. Il ne cherchait qu'à obtenir des réponses objectives à des questions légitimes.

Moi aussi. Où est alors le problème ?

Voilà le genre de manipulation politicienne dont j'ai horreur.


Trois réactions

  1. Si la presse avait été présente au Conseil communal pour relater les débats, je n'aurais pas été contraint de prendre l'initiative de ce contact. Mais pourquoi la presse est-elle absente depuis 10 mois, c'est-à-dire à quelques mois près depuis que je suis Conseiller communal indépendant et pour ainsi dire seul interpellateur de la Majorité ? Je n'ai pas de réponse, je ne peux m'empêcher d'avoir des hypothèses ...
  2. Je n'ai pas de leçons à recevoir des mandataires politiques professionnels à ce sujet. Mieux que quiconque ils savent utiliser certaines presses pour valoriser leurs actions et faire leur pub ! Allez faire un tour sur le site de Véronique Cornet : un chapitre entier est consacré à sa revue de presse. Éloquent !
  3. Enfin, les articles, ce n'est pas moi qui les ai écrits. Et ce n'est pas moi qui parle de "désaffiliation", de contrôle de l'ICDI par le Ministre, de reprise de la gestion des déchets par le "privé", etc...
Faites ce que je dis, pas ce que je fais ...


Décidément ce débat autour de l'ICDI aura été très révélateur : des approches politiques de la question, des silences de certains, du rapport avec la presse, des émoluments des membres du comité de gestion, du rôle démesuré qu'on fait jouer aux "simples conseillers" qui ne maîtrisent pas les enjeux sur lesquels on les fait voter, etc.


J'y reviens dans mon prochain billet. A bientôt.






mardi 22 décembre 2009

Premiers échos du Conseil communal du 17 décembre

Beaucoup d'absents dans les rangs des mandataires pour le dernier Conseil avant la trêve de Noël. 3 absents sur 11 au MR et 4 absents sur 6 au PS. Les 4 conseillers cdH sont présents, tant les affiliés que l'indépendant.

De moins en moins de citoyens présents dans la salle : deux ! Et - comme c'est le cas depuis 10 mois - personne sur le banc de la presse ...

Le budget communal 2010 n'a pas été présenté. Il n'est pas prêt. "Pour des raisons techniques, notamment la transmission tardive d'informations par des entités consolidées." Quelles entités ? Qui est responsable de ces retards ? Est-ce pareil dans toutes les communes ? Aucune explication n'est fournie.

Une panne de matériel a empêché le secrétaire du CPAS d'illustrer la présentation de son budget par des schémas et des tableaux. Son exposé était néanmoins très explicite, comme d'habitude. Un budget semblable aux années précédentes, qui se fonde sur une gestion rigoureuse et intelligente. Voté à l'unanimité. Bravo !

Après de nombreuses années de bons et loyaux services, le car communal sera désaffecté et remis en vente. Merci à Claudy pour les innombrables services rendus aux écoles et aux associations de l'entité. Et bravo pour le soin qu'il prend de "son" car. Un exemple de gestion en bon père de famille.

L'accueil extrascolaire fonctionne bien. En témoigne le rapport d'activités ... qui suscite néanmoins quelques questions. Nous en reparlerons.

A l'occasion du projet de réfection de la rue Albert Ier à Landelies des travaux de réparation de l'égouttage public seront entrepris. Nous avons voté à l'unanimité cette dépense non prévue.

L'essentiel du débat a concerné l'ICDI. A ce sujet il y a beaucoup à dire.

  • l'analyse que fait la bourgmestre de mon initiative à l'égard de la presse : ça vaut de l'or !
  • le montant des "émoluments" des membres du comité de gestion : ça me questionne !
  • le montant final des frais de licenciement de l'ancien directeur : effarant !
  • la comparaison des responsabilités des gestionnaires de l'ICDI avec celles d'un instituteur : très éclairant sur l'estime dont jouit la profession enseignante
  • la crédibilité du système d'approbation des ordres du jour des intercommunales par des conseillers peu ou pas informés des enjeux parfois énormes
  • ...

Une motion de défiance à l'égard de l'ICDI été votée à l'unanimité. Une première.

J'ai été seul à m'opposer au projet de budget de l'ISPPC "en déficit structurel" !

Dans les "Divers" j'ai questionné le Collège sur :
  1. le plan propreté et anti-tag
  2. les antennes GSM
  3. la déclaration des alarmes à la Police
  4. la demande de permis d'urbanisme de Fluxys
Enfin j'ai proposé que soit organisé un débat contradictoire en public à l'occasion de la mi-mandat du Collège. Une réponse peu courageuse de la part de la bourgmestre, mais prévisible !

Nous aurons l'occasion d'évoquer dans le détail tous ces dossiers vraiment intéressants. Pas la moindre interpellation du PS, sauf à propos d'une chose essentielle : la couleur de la couverture de l'Info Contact communal. A vous de juger !

Je vous retrouve en fin de semaine, entre Noël et Nouvel An. Je vous souhaite déjà de belles fêtes de fin d'année.

samedi 19 décembre 2009

Lettre à Joëlle Milquet

Le billet que voici fait suite au précédent. Il est donc conseillé au lecteur de s'en référer d'abord à l'article du 16 décembre 2009, intitulé "J'en ai marre de l'immobilisme du cdH". Cet article m'a valu une brève réaction d'un des personnages clefs de l'affaire : "Cette fois-ci tu dépasses les bornes"!

Aujourd'hui je me "bornerai" donc à reproduire la lettre adressée il y a deux semaines à Madame Milquet, présidente du cdH. C'est la 4ème fois que je l'interpelle sur le sujet. Jusqu'à présent je n'ai reçu aucune réaction à cette dernière lettre.

Landelies, le 6 décembre 2009.

Madame Joëlle MILQUET

Présidente du cdH

Rue des Deux Eglises, 41

1000 - Bruxelles

Madame Milquet,

Cela fait quelques semaines que j’avais l’intention de vous écrire. La lecture de votre « Programme pour l’élection à la présidence du cdH » m’en donne l’occasion.

D’entrée de jeu je me permets de vous rappeler ma lettre du 22 avril 2009, relative à ma situation personnelle en tant que conseiller communal cdH indépendant à Montigny-le-Tilleul. Je n’en ferai par la synthèse, mais regrette sincèrement que cette longue lettre soit restée sans réponse. Même pas un accusé de réception.

L’avez-vous lue ? A-t-elle été filtrée par l’un ou l’autre ? Avez-vous délibérément décidé de ne pas y répondre ? Toujours est-il que le parti n’a pas adopté de position claire à mon égard.

Lors de la campagne électorale de juin 2009, des amis du cdH ont rencontré Eric Poncin qui les a rassurés en affirmant qu’il n’était pas question de m’exclure du parti. Si tel est le cas :

  • pourquoi n’ai-je pas été invité à payer ma cotisation cette année ?
  • pourquoi ne reçois-je plus aucun communiqué du cdH, plus aucune invitation à des congrès ?
  • pourquoi m’a-t-on rayé des membres cdH de l’arrondissement de Charleroi, dont je recevais les revues de presse quotidienne jusqu’il y a peu ?
  • pourquoi ne puis-je recevoir la newsletter à laquelle je me suis abonné à deux reprises ?

Ce que je souhaite c’est une position officielle et claire : suis-je exclu ou non du cdH ? Ce n’est évidemment pas mon souhait. Ce n’est pas davantage celui de nombreux membres de la section locale qui ont maintenu le contact avec moi. Je le répète : je me sens en accord avec le projet politique du cdH. Par contre je ne suis plus en phase avec un mode de gouvernance locale qui ne respecte pas les principes élémentaires de la démocratie participative.

Puis-je vous inviter à parcourir mon blog www.francisbru.blogspot.com ? Je suis très intéressé de connaître votre avis à son propos. Le CEPESS pourrait en faire le décodage.

Vous y retrouverez au fil des jours mes commentaires à propos de l’actualité politique à Montigny-le-Tilleul et Landelies. Ils traduisent mes convictions et mes engagements, qui me semblent en cohérence avec toute l’introduction de votre « Programme en vue de l’élection présidentielle ».

Voici enfin copie d’un mail que j’envoyais le 6 juin, veille des dernières élections, à Anne-Marie Corbisier.

(NDLR : je n’ai pas reproduis le texte ici. Pour ceux qui ne le connaissent pas … il se trouve sur mon billet du 16 décembre)

Ce mail est resté sans réponse, bien entendu !

La lettre d’aujourd’hui est ma dernière tentative de dialogue pour obtenir une réponse officielle. J’espère qu’elle débouchera sur du positif.

Je vous remercie pour le suivi que vous apporterez à la présente et vous assure, Madame la Présidente, de mes sentiments respectueux.

Francis BRUYNDONCKX

Conseiller communal cdH indépendant



Dès la semaine prochaine je reprends les échos du dernier conseil communal. On y a beaucoup parlé d'ICDI. débats très révélateurs des conceptions des uns et des autres sur l'engagement politique, le rapport à la presse, la rétribution financière des mandataires, les limites du système politique, etc...


A bientôt.




mercredi 16 décembre 2009

J'en ai marre de l'immobilisme du cdH !

En septembre 2008 je décidais de quitter la majorité MR-cdH de Montigny-le-Tilleul. En cause : l'exclusion des conseillers communaux de toute réflexion politique. Le Collège se réserve le monopole de la réflexion et de l'action.

Cela convient apparemment fort bien à mes 14 collègues de la majorité. Pas à moi. J'estime qu'il s'agit d'une conception dépassée, même si beaucoup croyaient me "consoler" en affirmant : c'est comme ça partout...

Depuis 15 mois je me présente donc comme cdH indépendant. Je considère que je ne renie en rien le projet politique du cdH. Par contre j'ai pris mes distances par rapport à un fonctionnement local insatisfaisant.

Ça ne plait pas à tout le monde, loin s'en faut. Certains estiment qu'il faut m'exclure du cdH. J'ai donc demandé à être entendu par la Commission de déontologie du parti à Bruxelles. J'ai été très bien reçu et écouté.

Mais, on ne peut attendre d'une telle commission qu'elle scie la branche sur laquelle elle est assise. Dans sa lettre du 24 décembre 2008, la dite Commission confiait à la Présidente Joëlle Milquet le soin de trancher la question. A l'heure actuelle, soit 1 an plus tard, rien n'est tranché.

Entretemps j'ai contacté à deux reprises et par mail tous les parlementaires du parti. Rien à signaler, à part quelques accusés de réception ... très aimables. Très cdH.

Le 22 avril 2009 j'ai écrit à Joëlle Milquet une longue lettre, accompagnée d'un dossier détaillé, reprenant les actes et rétroactes de la question. Aucune réaction. Pas même un accusé de réception.

Fin mai 2009 : des amis rencontrent Eric Poncin, secrétaire général du parti. Celui-ci "exclut ... toute exclusion". On règlera cela après les élections régionales et communautaires...

Enfin, le 6 juin 2009, veille des élections, j'écris le mail que voici à Anne-Marie Corbisier :

Bonjour Anne-Marie,

Demain nous sommes tous appelés à voter.

Je voterai cdH, comme je le fais depuis … ma majorité.

Je voterai pour des personnes que je connais ou estime et que j’ai envie de soutenir : Jean-Jacques Viseur, Véronique Salvi, Barbara Osselaer, Antoine Tanzilli, Francis Delperée, Anne Delvaux, Carlo Di Antonio … Par contre, plusieurs de mes enfants, très intéressés par la politique, voteront Ecolo.A l’image de plus de 20% des votants, d’après les sondages. A méditer …

Pour la première fois depuis que je te connais je ne voterai pas pour toi.

Ce n’est pas notre vécu au Conseil communal qui est en cause. Ce qui me questionne fondamentalement, et me choque, c’est l’énergie que tu déploies pour m’exclure du cdH national.

C’est bien à ta lettre qu’Eric Poncin a répondu en septembre 2008. Depuis lors je ne reçois plus aucun message officiel du cdH national. Ni communiqués, ni invitation aux Congrès auxquels j’assistais assez régulièrement.

Par contre je reçois encore pas mal de messages de la Région wallonne, de Benoit Cerexhe, de Christian Brootcorne, de sections locales, … et de nombreux candidats qui sollicitent ma voix.

Cette année, pour la première fois, je n’ai pas été sollicité pour le renouvellement de ma carte de membre. Alors que jamais je n’ai demandé de quitter le cdH. Toujours j’ai clamé mon accord global avec le projet politique du parti.

Depuis 2 semaines je ne reçois plus la revue de presse du cdH de Charleroi. Ce n’est certainement pas L. qui a pris l’initiative d’enlever mon nom des destinataires.

Enfin au dernier Conseil tu m’as interpelé publiquement par rapport à mon parti … qui reste le même que le tien. « Tu n’es plus cdH !» m’as-tu lancé à l’issue du Conseil. De quel droit ? Qui m’empêchera de m’afficher cdH ? De voter cdH, tout en prenant mes distances par rapport à un fonctionnement local archaïque ?

Ce que je remets en cause, ce n’est pas le projet cdH, ni au national, ni à Montigny-le-Tilleul. Tu le sais : c’est moi qui étais le porte-plume lors de l’écriture de notre programme électoral en 2006.

Ce que je remets en cause c’est une manière de faire de la politique. Une conception dépassée du travail. C’est bien pour cela que mon blog s’intitule « La politique autrement » et non pas « Une autre politique ».

La preuve : toutes mes interventions au Conseil visent à ouvrir des débats, à questionner des pratiques, à mettre en évidence des manquements, à obliger au respect des procédures … Toutes choses que nous avons faites ensemble pendant 12 ans, à ta grande satisfaction me semble-t-il.

Les billets que je laisse sur mon blog sont de la même veine que les « Echos des Conseils communaux » que je rédigeais pour l’Enjeu, à ta grande satisfaction me semble-t-il.

Je suis bien incapable d’adopter des principes et valeurs différents selon le rôle que je joue ou la position dans laquelle je me trouve. C’est sans doute pour cela que je ne serai jamais un « vrai politique », au sens généralement admis… par les adeptes de l’ancienne politique.

Ma stratégie ? Celle de l’authenticité, de la liberté de pensée et de la fidélité à ses convictions.

C’est bien ce droit à la différence que j’ai revendiqué lorsque le Comité de déontologie m’a (très bien) reçu en novembre 2008. Et c’est bien au nom de cette même conception que j’ai introduit un recours contre une exclusion … arrivée le 24 décembre (! Belle date pour un parti humaniste) et bien curieusement motivée. Etonnant de la part de Dominique Drion, avocat éminent. Que j’ai questionné, … sans réponse !

J’ai envoyé un courriel le 30/12/2008 et le 31/1/2009, à la Présidente et aux Ministres et parlementaires du parti. Comme réponse quelques accusés de réception (dont Joëlle Milquet 2 fois) et l’un ou l’autre message de sympathie.

Le 22 avril 2009, j’ai envoyé à Joëlle Milquet un courrier « papier ». Je sais, officieusement, que cela a fait l’objet de discussions. Mais je n’ai reçu, à ce jour, aucune réaction, réponse ou proposition. On attend sans doute la fin des élections.

Quelle gestion ! Pas beaucoup mieux qu’à Charleroi, sous la majorité précédente …

Enfin : je te le dis comme je le ressens : tu ne dois pas être bien avec tout cela. Sur beaucoup de dossiers tu ne dois pas être loin de partager mon analyse. Mais ça tu ne peux le dire tout haut. (Ce que tu ne manquais pas de faire lorsque nous étions ensemble dans la minorité)

Tout comme tu ne diras jamais que tu es bien esseulée au milieu d’un Collège entièrement MR et sans souffle ni colonne ! Ni que l’opposition PS est franchement nulle, il faut le dire. Où est le temps des vrais débats, ouverts, construits ?

Il y a 4 ans, jour pour jour, nous signions à Bruxelles l’accord de majorité communale pour 12 ans avec le MR de Montigny-le-Tilleul. Claude Noël, Véronique Cornet, toi et moi. Et j’insistais déjà ce jour-là sur l’importance de former une équipe. J’ai gardé ces documents.

Les choses ont bien changé depuis lors. Elles pourraient encore changer … si nous le souhaitons.

Je reste ouvert au dialogue, mais un vrai.

Pas un truc « à prendre ou à laisser ». Tu me connais. Et tu connais mes arguments depuis bien longtemps. Alors, si tu perçois des espaces pour un échange ouvert, je suis preneur.

Bonne continuation.

Aucune réaction !

La suite en fin de semaine. J'y publierai la lettre envoyée il y a 10 jours à Joëlle Milquet. Avec toujours ce même espoir : celui de ne pas être exclu, et qu'enfin le cdH se positionne.

Il faut que vous sachiez...








dimanche 13 décembre 2009

Le MR dérape ...

L'éclair bleu est l'organe d'information du Mouvement Réformateur (MR) de Montigny-le-Tilleul. Ce périodique en est à sa 49ème année d'édition. Son éditeur responsable n'est autre que le bourgmestre honoraire Philippe Cornet, père de l'actuelle bourgmestre Véronique Cornet.

L'édition de décembre 2009 contient quelques articles intéressants, mais aussi un petit articulet signé Tatache. Je ne sais qui se cache derrière ce pseudonyme. Toujours est-il qu'une de ses interventions en page 6 me questionne.

Intitulé "Bon vent Ecolo", il semble reprocher à ce parti "d'accorder aux lesbiennes du personnel du gouvernement wallon un congé de paternité de dix jours".

Cette "sortie courageuse" fait suite à l'information suivante parue fin novembre dans la presse :

"Une circulaire est en cours de rédaction en Wallonie pour permettre aux compagnes ou épouses de lesbiennes travaillant dans l'administration wallonne de bénéficier d'un congé de "paternité" de 10 jours. C'est ce qu'a annoncé mercredi le ministre en charge de la Fonction publique, Jean-Marc Nollet, au parlement wallon.

Le Centre pour l'Egalité des chances a saisi en septembre le ministre pour dénoncer une discrimination de la mesure appliquée pour les couples hétérosexuels et pour les couples homosexuels. Le Code de la fonction publique ne comporte en effet aucune disposition pour les couples de même sexe qui ont des enfants. Le Code devra être adapté mais cette modification risque de prendre du temps."


Ce n'est pas à moi de défendre les Verts. Par contre je ne peux accepter qu'on stigmatise certains de nos concitoyens.

Chacun a ses convictions sur ces questions éthiques délicates, qui renvoient à nos valeurs et choix de vie.

Mais, à partir du moment où une législation accorde certains droits, ceux-ci doivent s'appliquer à tous. C'est une question d'équité.

Dans le cas présent l'affirmation de Tatache manque au minimum de respect.

J'ose espérer que notre député bourgmestre fera en interne les remarques qui s'imposent pour que pareil dérapage ne survienne plus.
Justifier

mercredi 9 décembre 2009

Il y a aussi du positif

Être dans l'opposition ou la minorité ne signifie pas s'opposer par principe à tout ce que propose la majorité. Quand des décisions sont bonnes, quand des pratiques sont efficaces, quand des choix sont pertinents ... il faut le dire.

La Code de la démocratie locale impose une réunion annuelle entre le Conseil communal et le Conseil du CPAS. A Montigny cette réunion eut lieu le 19 novembre. Elle faisait le bilan des synergies entre les deux entités communales. Pourquoi faire moins bien séparément ce qu'on peut faire mieux ensemble ?

Dans quels domaines cette collaboration a-t-elle bien fonctionné ?

  • Le recrutement d'un seul receveur local qui assurera la gestion comptable de la Commune et du CPAS
  • La projet de nouvel hôtel de ville regroupant les deux institutions
  • Des synergies en terme de marchés publics communs
  • Mise à disposition ponctuelle d'ouvriers d'une entité en renfort de l'autre
  • Collaboration des deux secrétaires dans les procédures de recrutement
  • Élaboration de statuts communs pour le personnel des deux entités
  • Mise à disposition du Montybus du CPAS pour certains transports "communaux"
  • ...

Ce travail intelligent est piloté par les deux secrétaires, dont on ne soulignera jamais assez le rôle essentiel. Je le répète : notre personnel communal de qualité supplée le manque de souffle et de dynamisme du personnel politique !

Une dernière remarque. dans la note de présentation qui accompagnait son exposé, le secrétaire du CPAS a glissé à propos des synergies cette belle phrase de Durkheim :


"Il s'agit de l'adoption de normes et de valeurs de fonctionnement communes, construites avec l'ensemble des acteurs locaux, dans une dynamique d'accroissement de la satisfaction collective"

Exactement tout ce qui nous a manqué lors de la constitution de la nouvelle majorité MR-cdH. Il n'y a même pas eu de débat pour rédiger la note de politique générale lue par Véronique Cornet lors de l'installation du nouveau Collège il y a 3 ans. !

vendredi 4 décembre 2009

Sites gravement pollués à MLT

La semaine passée la Nouvelle Gazette attribuait des cotes aux communes du grand Charleroi à propos du respect de l'environnement. Montigny-le-Tilleul obtenait un bon bulletin. 8,5/10.

Bien encadrée par la bourgmestre et l'échevin de l'environnement, la journaliste mettait en évidence le projet du nouvel hôtel de ville. Projet trop coûteux à mes yeux, mais qui a le mérite d'être conçu pour que la dépense en énergie soit très réduite.

Je suppose que la journaliste ne s'est pas promenée dans l'entité . Elle aurait découvert les nombreux tags qui fleurissent sur les façades, les abribus, les panneaux de circulation, les cabines électriques...

J'en ai parlé dans mon billet précédent qui a suscité pas mal de réactions. Manifestement ce sujet préoccupe la population.

Personne n'aura évoqué avec la journaliste les deux sites gravement pollués de la commune : le domaine de Forte Taille et la décharge Saint-Martin. L'un est classé à la 21ème place des cites les plus pollués de Wallonie, l'autre à la 6ème place !

Le 19 mai 2009 je relatais sur ce blog les résultats de mon interpellation du Collège. Où en sont les choses aujourd'hui ? Pas beaucoup plus loin, malgré une lettre du Collège au Ministre de l'Environnement.

La décharge de Forte Taille

Par décision ministérielle du 1/2/2004 la société Carfin/Carder, propriétaire du site, est sommée de réhabiliter le site . Plus de 5 ans plus tard le travail n'est toujours pas terminé. Pire !

Dans un courrier du 17/8/2009 le propriétaire confirme son intention de solliciter la suspension des travaux de réhabilitation en raison de "problèmes financiers" !

La Commune écrit au ministre Henry pour refuser cette suspension et demander une réunion destinée à "prendre des mesures pour faire avancer le dossier". Cette réunion a eu lieu.

Conclusion annoncée : les travaux de réhabilitation seraient terminés au printemps 2010 et l'ensemencement du terrain aurait lieu en septembre 2010. Wait and see !


Le domaine de Forte Taille

Le 24/4/2007 la Cour d'appel de Mons rendait un jugement important : le propriétaire devait transmettre à l'Office wallon des déchets un plan de réhabilitation du site dans les 6 mois du jugement.

31 mois plus tard ce plan n'est toujours pas transmis !

Des carcasses de voiture ont été évacuées, mais on est loin du compte...

Il était aussi question de la réhabilitation des bâtiments industriels en logements. On ne voit rien venir.

Le Collège a enfin rencontré le propriétaire, qui s'est engagé à présenter un projet complet de réhabilitation du site avec ... des délais pour sa mise en œuvre. Qui vivra verra !

Que faut-il retenir de toutes ces péripéties ?

Je suis prudent parce que cela fait des années que ces dossiers sont embourbés. Allons-nous enfin entrevoir le bout du tunnel ? Wait and see, comme disent les anglais.

Mais en attendant ... la cote du Collège auprès des riverains est négative et ne correspond pas à la cote généreuse attribuée par la journaliste. Fatalement !

On est loin du beau projet d'extension de l'hôtel de ville. Plus ou moins 500m...


mardi 1 décembre 2009

Tag ? A l'attaque !

Quiconque circule à pied dans l'entité est frappé par le nombre de tags sauvages et de graffitis qui défigurent notre environnement. La façade du hall de sport, l'école maternelle et le souterrain de la gare à Landelies, bon nombre de panneaux routiers, des cabines électriques, des abribus, ...

Le "clou" de ce triste spectacle : la façade arrière de la salle Henri Laloyaux à Landelies. Il n'y reste presque plus aucun espace non tagué !

Au mois d'octobre j'ai interpellé la majorité MR-cdH à ce sujet. Peu de réponses.

Le 19 novembre j'ai donc répété ma question : quel plan mettre en œuvre pour lutter contre les tags sauvages ?

Voici les réponses obtenues :
  • la peinture anti-tag coûte très cher
  • on ne parvient pas à prendre les tagueurs en flagrant délit
  • il n'y a pas unanimité au sein du Collège sur l'idée de réserver un espace d'expression aux tagueurs.
C'est "maigre". Et peu convaincant !

Toutes les villes et agglomérations sont confrontées à ce problème. Plusieurs administrations publiques ont mis en place un véritable plan de lutte contre les tags sauvages. Il se décline généralement en 4 axes :
  • effacer les tags sauvages le plus rapidement possible
  • sanctionner les auteurs de tags sauvages
  • anticiper le problème en appliquant aux endroits sensibles des vernis ou peintures anti-tag
  • réserver certains espaces publics à cette forme d'expression.
La ville de Fléron - par exemple - a mis en place un projet qui vise à réaliser des graffitis sur les abribus de la ville. Partant du principe qu'on ne tague pas sur un graffiti, le projet consiste à dissuader les auteurs potentiels et à diminuer le sentiment d'insécurité que peuvent procurer les tags sauvages.

Des jeunes (12-20 ans) sont formés et sensibilisés à l'art du graffiti par un graffeur professionnel. Ils réalisent ensuite des projets de dessin sur papier, qui sont soumis au Collège. Encadrés par le formateur les jeunes réalisent les projets retenus.

La ville de Manage a testé un projet semblable, soutenue par la Fondation Roi Baudouin. Certaines écoles qui accueillent des publics difficiles expérimentent avec succès ce genre de processus.

Et que pouvons-nous espérer à Montigny-le-Tilleul ?

Le Collège doit se montrer déterminé, entreprenant, prévoyant et créatif :
  • déterminé pour débusquer et sanctionner les auteurs de tags sauvages
  • entreprenant pour effacer les tags sauvages dès leur apparition : la commune a investi dans une machine qui permet d'effacer les graffitis, mais qui a peu servi...
  • prévoyant en appliquant un vernis antitag aux endroits sensibles
  • créatif en permettant des réalisations de tags encadrées par des graffeurs professionnels.
Sur base de ce que j'ai vu et entendu au cours des deux dernières séances du Conseil communal ... j'ai des doutes sur la volonté d'agir du Collège.

A bientôt !