mercredi 30 décembre 2009

Argent et mandats politiques

La personne qui s'engage en politique sur le plan communal ne le fait évidemment pas dans l'intention de s'enrichir via son mandat. Elle est motivée par le désir de contribuer au mieux-être de ses concitoyens et d'apporter sa pierre à l'édifice. Il s'agit d'un choix personnel fondé sur des convictions et des valeurs.

Certains mandats sont bénévoles, d'autres sont rémunérés. C'est logique. Un bourgmestre, un échevin ou un président de CPAS qui consacre chaque semaine un nombre important d'heures à l'exercice de son mandat doit être soutenu financièrement. C'est indispensable.

Le "simple" conseiller communal mérite également son jeton de présence. La hauteur de ces "émoluments" est prévu par le Code de la Démocratie locale.

Ainsi, à Montigny-le-Tilleul le jeton de présence d'un "simple" conseiller s'élève à 75 € par séance. Ce montant doit évidemment faire l'objet d'une déclaration fiscale et est donc imposé. Il y a en principe 10 séances sur l'année. En fin d'année il reste au conseiller un petit 400 € en main. Ce montant ne lui permet pas de couvrir les frais qu'entraine sa participation aux manifestations publiques et associatives...

Le débat autour de la gestion de l'ICDI m'a permis de découvrir le montant des émoluments mensuels des membres du Comité de gestion : 947 € pour un "simple" membre, 1184 € pour le vice-président et 1579 € pour le Président ! Le nombre de réunions auxquelles ils participent est de 4 par mois.

Je ne remets évidemment pas en cause la qualité du travail des membres d'un comité de gestion. Il n'empêche : les montants en question ne sont pas anodins ... Je ne suis dès lors plus étonné par le fait que ces postes sont très recherchés. Et que la récente réforme des intercommunales a eu bien du mal à se concrétiser.

Diable ! 947 € c'est plus que le revenu d'intégration d'un allocataire social. Et 1579 € par mois c'est le salaire mensuel d'un enseignant débutant.

J'ai fait cette remarque lors du dernier conseil communal. Un membre de la majorité m'a répondu qu'il n'y avait pas de comparaison entre les responsabilités d'un enseignant et celle du président du comité de gestion d'une intercommunale. Les enseignants apprécieront ...



Dans un autre registre, le Code de la démocratie locale prévoit un jeton de présence lorsqu'un conseiller assiste à la réunion d'une Commission communale. A Montigny-le-Tilleul il y a une seule Commission officielle : la Commission des finances. Tous les conseillers communaux en font partie. Le jeton de présence a été aligné sur le montant minimum fixé par le Code de la démocratie locale : 35 € !

Chaque fois qu'un budget communal est présenté ou modifié il fait l'objet d'une analyse technique préalable en commission. Dans notre commune la commission se réunit en moyenne 3 fois par an.

Au total une centaine d'euros pour une dizaine d'heures de travail préparatoire et de participation effective aux réunions : avouez que ce n'est pas cher payé.


Si je parle de tout cela c'est en repensant au Conseil communal du 14 mai de cette année. Ce jour-là j'ai exigé le respect de la loi : l'octroi d'un jeton de présence pour la Commission des Finances.

Fâchée, la Bourgmestre m'a dit : "On ne fait pas de la politique pour de l'argent". Rejointe en chœur par l'ensemble des conseillers de la majorité et de l'opposition. Tous ont affirmé qu'ils renonceraient officiellement à cette "rémunération".

Facile à dire. Sachez en effet qu'une bonne partie de ces personnes est administrateur ou membre d'un comité de gestion dans une intercommunale ou dans une société de logement. Ou dans les deux.

Un petit tour sur le site "Cumuleo.be" est éclairant !

A l'année prochaine. Bon réveillon.

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