dimanche 30 août 2009

Des demandeurs d'asile en difficulté

Le CPAS de Montigny-le-Tilleul a mis en place un réseau de logements pour accueillir des demandeurs d'asile dénommé I.L.A. - Initiative locale d'accueil. Plusieurs personnes ou familles immigrées y trouvent un accueil et un encadrement social de qualité.

Il n'empêche : le déménagement récent d'une famille vers l'ILA d'une autre commune suscite questions et réflexions.

La législation prévoit que la durée de l'accueil ne peut excéder 5 ans. Ce laps de temps devrait suffire pour traiter un dossier de demande d'asile. La réalité est pourtant différente. Les nombreuses grèves de la faim et autres manifestations à Bruxelles en attestent.

C'est également le cas pour la famille dont il est question ci-dessous. Son dossier n'étant pas régularisé au terme des 5 ans, elle a dû se résoudre à quitter notre commune. Un nouvel accueil lui a été trouvé à E.

Pas évident pour une famille bien intégrée de quitter son voisinage, son réseau relationnel, ses camarades d'école, ses travailleurs sociaux ... pour tout recommencer ailleurs. Un nouveau "déracinement" !

Les services de notre CPAS ont donc assuré le transfert de la famille et le déménagement de ses quelques biens. Oui, mais ... C'est là que commence le parcours du combattant. Je cite dans le désordre quelques problèmes vécus par une mère de famille qui élève seule ses 4 enfants.

  • C'est toute seule qu'elle doit se rendre en train à Enghien pour visiter son futur logement et faire l'inventaire de l'équipement qu'il contient. Pas de lits, pas de matelas, peu de vaisselle, pas de table, ni de chaises, ... Et qui s'occupe ce jour-là des enfants ?
  • Lors du déménagement, sa machine à lessiver est déposée au milieu du garage. Débrouille-toi pour la raccorder !
  • Heureusement, une solidarité locale s'est mise en place à l'initiative d'amis de Landelies. Sa machine a été raccordée, un rideau a été pendu, un minimum de vaisselle a été trouvé, de même qu'un lit et 3 matelas ... pour 1 adulte et 4 enfants. Une semaine plus tard la situation n'a pas évolué ! Un enfant dort dans le lit. La maman et les 3 autres dorment sur les 2 matelas, à même le sol...
  • Pas d'éclairage dans la maison à l'arrivée. On lui trouve daredare une ampoule pour éclairer les pièces du bas.
  • Pas de quoi cuisiner : des amis lui procurent une cuisinière. Malheureusement le raccordement de la maison au gaz ... n'est pas opérationnel. On est vendredi soir. Il faudra attendre lundi.
  • Toujours pas de table ni de chaises, après une semaine. On mange parterre !

Loin de moi l'idée de chercher des coupables ou d'incriminer Pierre, Paul ou Jacques. Il n'empêche : ses situations ne peuvent laisser indifférent et doivent inciter les CPAS partenaires à se parler, à préparer un transfert dans les meilleures conditions, à s'organiser conjointement pour que le nouveau "déracinement" soit vécu sans autre difficulté que celle , déjà peu agréable, de devoir quitter son environnement familier.

Nos pratiques doivent être plus respectueuses des personnes.

En terminant ce billet d'humeur, je ne peux m'empêcher de souligner toute l'importance de réseaux solidaires spontanés : ils compensent généreusement les failles d'un système, lorsque celui-ci ne va pas au bout de ses missions.

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